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JOURNAL

El encore une main à faire ! mais cette main faite, il y a tant à refaire !  !  ! Ah misère, damnation ! Et trois mois, trois mois. Non !  ! I

Je me suis amusée à faire une corbeille de fraises comme on n’en voit pas. J’en ai cueilli moi-même, avec les tiges, de vráies grappes, il y en avait même de .vertes par amour de la couleur. Et des feuilles !.. Enfin des fraises merveilleuses, cueillies par un artiste avec toute sorte de délicatesse ét de coquetterie, comme lorsqu’on fait une chose inaccoutumée. El

avec ça une branche entière de groseilles rouges. J’ai traversé comme ça les rues de Sèvres et j’ai tenu le panier sur mes genoux en iramway, en ayant bien soin de le tenir un peu en l’air pour que le vent passe dessous et que ma chaleur ne fane pas les fraises dont pas une n’avait une tache ou une meurtrissure. Rosalie riait :

voyait, mademoiselle ! Est-il possible !

Mais c’est à cause de sa peinture qui le mérite, pas de sa figure qui ne mérite rien. Mais sa peinture mérite tous les égards… mangera les fraises ?

Si quelqu’un de la maison vous —

— Alors c’est son tableau qui Mardi fer juillet.

Mais je rentre de bonne heure, cinq heures.-C’est à peu près fini.

Mais je suis d’une tristesse mortelle, je vais mal en — Encore l’odieux Sèvres ! tout.

Il faudrait quelque puissant dérivatif. Et moi qui ne crois pas en Dieu, je compte sur ce Dieu. Après des journées de misère atroce, il m’est tou-