— Eh bien, je t’en donnerai si tu me livres tes jambes de devant pour que je les attache un tout petit peu : c’est alors que tu jouiras du bon goût du miel plus que jamais !
La Gazelle se laissa prendre les jambes ; il la lia et alla puiser de l’eau. Il remua le puits, brouilla l’eau au point qu’elle devint comme de la boue. Puis il prit un bâton et se mit à batire la Gazelle Enfin, il partit en courant.
Sur ces entrefaites, l’Antilope arriva et dit à la Gazelle :
— Par qui donc as-tu été liée là ?
Elle répondit :
— J’ai été liée par le Lièvre.
— Comment donc ! tu as été vaincue par cette petite bête de rien ?
— Ce n’est pas une si petite bête, va ! Toi aussi il saura bien t’attacher, dit la Gazelle.
L’Antilope détacha la Gazelle ; elle resta près du puits pour monter la garde.
Un des jours suivants, Sieur Lièvre revint : il s’approcha et salua l’Antilope.
— Salut, belle dame !
L’Antilope répondit :
— Ne me trompes pas comme tu as fait pour la Gazelle que tu as liée l’autre jour.
Il répliqua :
— Mais je n’ai point l’idée de te jouer un tour,