Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quand ils seront cuits, tu les donneras à notre hôte pour qu’il mange : il dormira jusqu’à demain, puis s’en ira à ses affaires. — Je ne le ferai pas, dit la femme ; je t’en conjure par Dieu, égorge plutôt l’autre enfant. »

L’homme y consentit, tua ses deux fils, prit leurs cœurs et les mit avec les autres en disant à sa femme : « Je suis content de ce que Dieu a décidé : fais cuire le repas de notre hôte. » Puis il prit les cadavres des enfants et les cacha pour les enterrer le lendemain à la ville. Tandis que la femme faisait cuire le souper, elle pleurait et ses larmes l’empêchaient de travailler. Quand le repas fut prêt, elle appela son mari : « Viens, tu apporteras la nourriture de cet étranger. L’homme vint prendre le plat et le plaça devant Gabriel avec de l’eau pour se laver les mains. »

Maître du douar, dit l’hôte, as-tu des enfants ? — Oui, seigneur, j’en ai deux. — Appelle-les, qu’ils mangent avec nous. — Seigneur, ils sont petits ; ils sont couchés et ne voudront pas se lever : ils dorment profondément. — Appelle-les seulement. » L’autre jura par Dieu qu’ils refuseraient de