Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/113

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à l’homme qui lui avait apporté la lettre et lui offrit à souper : le courrier refusa toute nourriture tant il fut préoccupé pendant la nuit entière. Lorsque l’aurore apparut, Sidi Moh’ammed se leva, fit ses ablutions et la prière de l’aube, puis il appela l’homme qui avait passé la nuit chez lui et lui dit : « Allons, lève-toi, fais tes ablutions pour prier et prépare-toi ; nous allons nous mettre en route pour rejoindre ces gens. » Le courrier répliqua : « Sidi Moh’ammed, l’heure est passée. » Le saint lui donna à déjeûner, puis il ajouta : « Rassemble ton courage. — Je suis prêt. — Allons, ferme les yeux, continua Sidi Moh’ammed et ne les ouvre que quand je te le dirai. »

L’homme ferma les yeux et quand il les ouvrit, ils étaient à l’entrée de la ville. Ils trouvèrent la porte fermée : ils s’assirent pendant une demi-heure jusqu’à ce qu’elle fut ouverte. L’homme, très joyeux, conduisit Sidi Moh’ammed à l’endroit où étaient réunis les t’olba : ils appelèrent, la maison s’ouvrit. En voyant le saint, les prisonniers se réjouirent tous et lui dirent : « Tu nous trouves aujourd’hui, le jour fixé comme délai : si tu n’étais pas venu, le prince nous