Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/145

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éteint et je n’ai rien pour le rallumer et me chauffer, je suis morte de froid. — Passe, répondit-il, tu emporteras des charbons pour toi et tu iras à tes affaires. — J’ai peur de tes lévriers et des ruades de ton cheval, attache-les. — Bien », dit-il, puis il chercha de la scille et en attacha les pieds des chiens, ensuite il dit à l’ogresse : « Passe, maintenant tu prendras du feu. » Il avait reconnu que c’était elle qui avait dévoré son frère. Elle crut qu’il avait attaché ses chiens et passa du côté du jeune homme ; quand elle fut près de lui, elle voulut se jeter sur lui. Mais il se tenait sur ses gardes ; quand il la vit ainsi, il tira son couteau et l’en frappa au cou. Puis il appela ses chiens qui vinrent l’aider. Bientôt il l’eut tuée avec leur secours. Alors il lui fendit le ventre et en tira son frère qu’il trouva mort, il l’étendit à terre, alla chercher de l’eau et le lava bien.

Il était là, la joue dans la main, attristé et pleurant lorsque vinrent deux tarentes. Elles jouèrent puis se battirent ; l’une d’elles frappa sa sœur et la tua. Le jeune homme les regardait tout en pleurant son frère. Il dit à la survivante ; « Pourquoi as-tu nui à toi-même et à ta sœur ? Pleure. — C’est bon