Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/156

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piège et à leurs sujets de leur fournir du soufre. Quand tout fut prêt, ils chargèrent les mulets, allèrent à la ville du monstre, établirent le piège à la porte sud, et à la porte nord, ils placèrent le soufre où ils mirent le feu et s’enfuirent. Le monstre sortit par la porte sud ; la moitié de son corps s’engagea dans le piège que les deux hommes refermèrent ; il fut coupé en deux remplissant les rivières de sang et de pus. Le roi et l’Arabe pénétrèrent dans la ville, trouvèrent un trésor considérable qu’ils firent transporter dans celle des Juifs en quatre vingts charges.

Quand ils furent rentrés dans le palais, le roi dit à son compagnon : « Sois mon khalifah : ma fortune et la tienne seront la même. » Ils s’assirent et soupèrent, le prince mit dans le couscous du poison sous la main de l’Arabe, celui-ci le vit et dit : « D’où vient cet oiseau ? » Le Juif leva la tête, alors l’Arabe tourna le plat et mit le poison devant le roi qui ne s’aperçut pas de cette ruse, mangea et mourut sur-le-champ.

L’Arabe alla à la porte de la ville et dit aux habitants : « Je suis votre roi, vous êtes en mon pouvoir ; celui qui n’acceptera pas