Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/168

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garde le silence, c’est le fruit le plus petit qui possède le pouvoir magique. »

Il emporta les pommes et revint à la ville où il trouva ses compagnons ; il cacha dans son sein le fruit merveilleux et donna les autres à ses beaux-frères, un à chacun. Ils entrèrent chez le roi qui se réjouit de les voir, leur donna des sièges, les fit asseoir et leur demanda : « L’apportez-vous ou non ? — Nous l’apportons », répondirent-ils. Il dit à l’aîné : « Donne-moi ta pomme le premier. » Il prit un miroir dans sa main gauche, le fruit dans sa main droite, l’approcha de ses narines et le flaira, mais sans résultats. Il le jeta à terre ; les autres lui donnèrent leurs pommes sans plus de succès : « Vous m’avez trompé, leur dit-il, cela ne produit pas l’effet que je vous avais indiqué. »

S’adressant alors à l’étranger : « Donne-moi ta pomme. » L’autre répondit : « Je ne suis pas du pays, je ne te donnerai pas mon fruit. À présent, d’ailleurs je n’ai rien. — Donne-le moi pour voir », répliqua le roi. Le jeune homme le lui donna en disant : « Prends un miroir dans ta main droite et la pomme dans la main gauche. » Le roi l’approcha de ses narines et en regardant sa