Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/173

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un roi qu’on appelle Haroun er Rachid, et il a un vizir nommé Ibrahim en Nadim. Le roi seul est entré chez moi ; il m’a donné une parure d’or, un croissant d’argent et un sabre d’argent et il m’a dit : « Voilà plus que ton douaire. » Le père se leva et dit : « Silence, ma fille ; si ton mari se montre, Dieu soit loué ! mais s’il ne se montre pas, ne dis rien pour qu’on ne rie pas de nous. »

Au bout d’une année, elle mit au monde un garçon d’une grande beauté. Elle lui mit le sabre d’argent, le croissant d’argent et la parure d’or et le laissa. Le temps se passa, l’enfant grandit et devint un jeune homme. Un jour, il alla jouer à la balle et l’envoya contre une vieille femme qui tenait un seau. Elle lui dit : « Que Dieu maudisse celui qui ne sait pas qui est son père ! » Le jeune homme se leva, alla chez sa mère, la fille du roi des génies, et lui dit : « Par Dieu, si tu ne m’indiques pas qui est mon père, je te frapperai avec ce fer. — Ton père, répondit-t-elle, est roi dans un pays ; on l’appelle Haroun er Rachid. » Le jeune homme alla revêtir des habits de derviche, puis il partit pour la contrée où était son père. Quand il y arriva, il acheta un mithqal de