Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/193

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sans prendre la fuite de peur. Il lui coupa les mains, les lui donna et lui dit : « Mange ce que je te donne. » Il en mangea une et refusa l’autre, mais l’homme le frappa avec une barre de fer. Alors il mangea l’autre. Puis le même lui coupa une oreille et lui dit : « Mange ce que je te donne. » Il refusa. Le fils de cet homme le frappa avec son sabre. Il mourut.

Alors le père lui coupa un pied qu’il mit dans une caisse ; cela se passait entre midi et le milieu de l’après-midi. Le lendemain matin, il alla au marché afin de vendre le pied et acheter du vin pour boire. Il vit une belle esclave et lui dit : « Où vas-tu ? — Je veux un mari affreux. — Regarde-moi, je suis laid ; il n’y en a pas d’aussi affreux que moi. — C’est bien ce que je veux. » Ils s’en retournèrent à sa demeure et il l’épousa.

La mère de sa femme lui dit : « Je voudrais que tu me donnes un peu d’argent. — Je n’ai que le pied d’un homme, je vais le vendre sur-le-champ pour te donner ce que tu voudras. » Le lendemain, quand elle vint pour réveiller sa fille, elle trouva qu’elle était morte avec son mari.