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eût passé chez les six filles du marchand El’Abbas. Il ne restait plus que la plus jeune, celle qu’on appelait Zerga. Le prince fit ce serment : « Je ne partirai pas d’ici que je n’ai joui d’elle. » Ce jour-là, c’était son tour. La vieille arriva et monta le coffret chez Zerga. Une porte ouvrait sur la rue. Quand il monta, le sommeil ne voulut pas la prendre ; elle veilla, car elle ne pouvait dormir. Le fils du roi ouvrit, sa caisse, il en sortit et dit à la jeune fille : « Pourquoi ne veux-tu pas te coucher ? » Elle répliqua : « Que veux-tu ici ? — Je veux jouir de toi. — Qu’as-tu apporté ? » Il lui donna dix réaux et des vêtements qu’elle accepta ; ils restèrent à rire pendant une heure jusqu’à ce qu’il lui dit : « Je veux jouir de toi. » Elle se leva et lui donna un tel soufflet qu’elle le renversa dans la rue ; il tomba et se cassa la jambe. Les gardiens arrivèrent et l’enlevèrent de cette place ; il leur dit : « N’en dites rien à personne. » Il le déposèrent chez lui et s’en allèrent à leurs affaires.

Zerga rassembla tout ce qui était chez elle et le déposa dans son coffre, personne n’avait joui d’elle. Elle descendit chez ses sœurs et leur dit : « Je n’ai pas voulu dix