Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Qui ébranle ma maison, demanda-t-elle ? — C’est moi ton père, le chameau : viens, ton mari le veut. — Il m’a maltraitée en me disant : « Tu as de grands yeux, une large bouche, des jambes écartées. » — Viens, reprit le chameau, et s’il te parle ainsi, dis-lui à ton tour : Si mes yeux sont grands, c’est (de voir) l’aurore qui se lève ; si ma bouche est large, c’est à cause du cure-dents ; si mes jambes sont écartées, c’est pour avoir mis au monde des jumeaux. — « Bien », reprit-elle.

Il la fit monter sur son dos et l’amena à son mari. Quand elle arriva, elle lui dit ; « Si mes yeux sont grands, c’est de voir l’aurore qui se lève ; si ma bouche est large, c’est à cause du cure-dents ; si mes jambes sont écartées, c’est pour avoir mis au monde des jumeaux. » — Le chameau lui dit : « Tu est une sotte de répéter ces paroles que je t’ai indiquées, sans attendre que je sois parti ; dis-les lui quand il te maltraitera. »

Le chameau fit tomber la grenouille de son dos, il la frappa du pied et dit à la tortue : « Va, change de femme » ; puis il partit à ses affaires. La tortue prit une autre femme et s’occupa de ses affaires (128).