Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’ils la mangent : pendant le repas, ils regarderont devant eux ; celui qui regardera de ton côté, prends-le. »

Elle s’en alla et fit comme le vieillard lui avait dit. Elle amena les chacals partout où elle en trouva ; en mangeant, ils regardaient devant eux, mais le coupable regarda de son côté. Elle le vit, le frappa avec ses ongles et le prit par la queue : il la coupa et s’enfuit. Les autres chacals en firent autant.

La panthère retourna vers le vieillard et lui dit : « Il m’a échappé, il s’est enfui. » Ce chacal sans queue dit aux autres : « Allons manger des melons. » Il les amena dans un jardin, les attacha par leurs queues, puis s’écria : « Fuyons ! voilà le maître du jardin ! » Les chacals tirèrent sur leurs queues et les arrachèrent en sorte qu’on ne pouvait les distinguer.

De nouveau, la panthère alla trouver le vieillard et lui dit : « Ils sont tous sans queue. — Fais comme tu as fait la première fois », répondit-il. Elle tua une vache, amena les chacals pour la manger. Ils regardaient devant eux, mais le coupable la regarda : elle le reconnut, le saisit par le col et le tua.

C’est ainsi qu’il arrive à qui fait le mal : il meurt. Le conte est fini.