Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pieds de derrière. » Il le frappa entre les yeux, le lion tomba par terre et le mulet se sauva.

Le lion dit : « Je suis malade. » Le chacal fit semblant de pleurer. La hyène vint lui coudre un fil et elle ajouta : « Amène-nous un chameau pour que je te guérisse avec sa peau. » Ils écorchèrent un chameau et le lion leur dit : « Mangez la chair de cette bête puisque vous avez faim. » Ils lui répondirent : « Nous ne nous inquiétons que de toi : ne cherches-tu pas à manger ? — Auparavant, étends la peau. » Ils le firent coucher dedans et la cousirent sur lui. « Vous me bouchez les yeux, dit-il. — Attends que nous ayons mangé et tu seras bien. » Ils s’en allèrent se repaître de la chair du chameau et restèrent trois jours absents. Ils se mirent alors en quête du lion et le trouvèrent mort.

Le chacal prit sa peau pour effrayer avec elle les lions. Il les rencontra et ils lui dirent : « Où portes-tu cela, voleur ? » Il leur répondit : « À celui qui est au-dessus de vous : si vous allez à tel endroit, il vous tuera tous. — Qui a tué notre cousin, demandèrent-ils. — C’est un chasseur très méchant. » Ils s’enfuirent (142).