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Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/85

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un frère, lorsque nous avons causé ensemble. — Amène-moi celui devant qui nous avons causé. — J’irai en justice. — Dieu te bénisse ! attends à demain, j’irai te trouver. »

Pendant la nuit, l’agneau alla chez le lévrier et lui dit : « Voilà ce qui est arrivé aujourd’hui entre le chacal et moi. — Demain, dit le lévrier, prends un panier, mets-le de côté, cache-le en terre : tu m’y enterreras en laissant la place de ma bouche et de mes pattes ; ne les enterre pas ; il sera près du chacal quand il viendra. »

Le lendemain, le chacal arriva et l’agneau lui dit : « Mon oncle, pourquoi aller en justice ? Fais-moi seulement un serment ; j’ai confiance en toi. — Allons où tu voudras, je jurerai par ce que tu voudras. — Voici mon marabout, jure par lui. — Où est-il ? — Le voici : allonge la patte et mets-la sur lui, » Le chacal l’y posa, mais le lévrier la saisit et la coupa. Le chacal se sauva en criant : « Bien du plaisir ! ce sont des traîtres ! il n’y a pas de bonne foi chez eux : au lieu d’aller en justice, il est allé trouver le lévrier, m’a dit : c’est mon marabout et il m’a coupé la patte » (159).