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lette de sorgho de chez nous. » Chacun d’eux étendit la main qui fut remplie de ce qu’il voulait et le plaça devant pour manger.

Ils étaient vus par un vieillard : c’était notre Seigneur Gabriel en personne que Dieu avait envoyé chercher un homme pour sa justice. Il lui avait dit : « Seigneur, montre-moi celui qui sera mon compagnon dans l’autre monde ; montre-le moi, que je le voie dans cette vie avant d’aller dans l’autre. » Le Seigneur lui dit : « Continue à parcourir le monde, tu arriveras à un pays qu’on appelle Montagne verte (Adrar Izegzaoun), dans la contrée de Chiadma. C’est là que tu trouveras ton compagnon. — Quelle est sa manière de vivre et quel est son douar ? — Tu trouveras deux tentes où il vit seul en cet endroit et où il habite seul. »

Quand notre Seigneur Gabriel partit, il prit une robe et un manteau pour s’en aller à la recherche dans les pays jusqu’à ce qu’il arriva au douar de l’ami que Dieu lui avait indiqué. Il se dit en lui-même : « Dieu est le plus savant », en voyant le campement tout proche, et appela deux fois : « Hé ! le maître du douar ! ». La femme de celui-ci sortit et lui dit : « Hé, l’homme qui crie !