je fis a Paris ; et le lendemain j’eus l’aventure quy nous brouilla Mr de Montmorency et moy.
Decembre. — J’allay apres trouver le roy a Rouan, quy y faisoit tenir une assemblée de notables, en laquelle la paulette fut abolie[1].
Nous en partimes Mr de Guyse et moy, et avesques quattre carrosses de relais nous arrivasmes le 21me decembre, jour de Saint Tomas, en un jour, de Rouan a Paris, sur la nouvelle de l’extremité de la maladie de madame la Princesse quy accoucha de deux enfans ce mesme soir ; quy n’eurent vie ; et elle (dont la sienne estoit desesperée, y ayant vingt heures qu’elle estoit en apoplexie) revint petit a petit apres estre delivrée.
Nous repartimes de Paris la veille de Nouel en mesmes carrosses de relais et arrivames le soir a Rouan, quy est une diligence en carrosse quy ne s’estoit encor faite en cette sayson.
Apres que l’assemblée fut finie, le roy partit de
- ↑ L’assemblée des notables, convoquée au 24 novembre, se réunit le 4 décembre, et fut congédiée le 28 du même mois. — La paulette, établie en 1604, consacrait la vénalité des charges de magistrature et de finances, et les rendait héréditaires moyennant le paiement d’un droit annuel. En conséquence de la promesse faite à l’assemblée des notables, la paulette fut abolie par arrêt du Conseil du 15 janvier 1618 ; mais elle fut rétablie peu d’années après.