Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/344

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
337
1640. aout.

trer au lieu concerté entre eux[1] ; mais comme il s’y acheminoit, il rencontra la banniere de Hainaut que le comte de Buquoy[2] et plusieurs seigneurs avesques luy conduisoint, laquelle le mareschal attaqua, et la rompit, non sans grand peine et perte d’hommes ; neammoins elle se retira, et [le mareschal ne la voulut poursuivre pour la deffaire entierement][3], sur le bruit que toute l’armée ennemie s’advançoit : il prit quelques prisonniers de condition et se retira au camp sans le convoy que l’on y attendoit impatiemment, lequel fut rencontré par cette banniere de Hainaut quy le deffit et emmena les denrées qu’il portoit. Cela mit le camp en grande confusion ; car il n’y avoit plus de vivres ny de munitions de guerre : mais deux jours apres[4], Saint Preuil en fit heureusement arriver un, quy fut cause que le siege ne se leva point, et que la ville fut pressée vertement.

Le marquis de Leganes d’autre costé fit encor une tentative[5] sur le camp du comte d’Alais devant Turin ; mais il n’y reussit pas mieux que la premiere fois, et se retira avec perte.

Aust. — Le mois d’aust fut notable par le mauvais succes des Hollandois, encores battus a une attaque

  1. Le 19 juillet.
  2. Charles-Albert de Longueval, comte de Buquoy, fils de Charles de Longueval, comte de Buquoy, et de Madeleine de Biglia, gouverneur de Hainaut, général de la cavalerie espagnole aux Pays-Bas, chevalier de la Toison d’or. Il mourut en 1663.
  3. Inédit.
  4. Le 23 juillet.
  5. La seconde attaque du marquis de Leganez eut lieu le 11 juillet. Il renouvela ses tentatives le 24 juillet et le 1er août, toujours sans succès.