Page:Bataille - Le Beau Voyage, 1916.djvu/39

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SONGE

J’ai rêvé quelque monde asile
D’un tas de petits orphelins,
Quelqu’astre infime et bien tranquille,
Tout rempli de robes de lin,
Des déserts comblés de fleurs blanches,
Presque sans ombres et sans nuit.
Rien que des fleurs et pas de branches.
Rien que des enfants, pas de bruit…
Un soleil dessus doux et triste,
Un grand azur, blond, automnal,
Et partout des fleurs de batiste
Jusqu’à l’horizon linéal.