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A

Monsieur FRANÇOIS COPPÉE


Ceux-là, nobles et beaux comme de jeunes dieux,
S’en vont, pleins de désirs et d’étrange tendresse,
Avec Elle passer de longues nuits d’ivresse…
Elle, la grande Muse au doux front radieux !

Quand l’amante des forts les invite des cieux
A chercher dans ses bras la féconde caresse,
Ces enfants de l’audace, à sa voix charmeresse,
Accourent en chantant des mots harmonieux.

Oh ! chantez vos amours, fils chéris du génie,
Et bercez, bercez-nous de musique infinie !
Chantez les astres d’or, chantez l’azur serein !

Oh ! chantez vos amours ! — Toi, mon pinson fidèle,
Ecoute, écoute en haut cette troupe immortelle,
Ecoute ! ne va pas troubler leur chœur divin !


Valentigney, 17 avril 1870.