Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/206

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DANIEL.

Veux-tu fermer la porte de la chambre, Marthe ? Il y a courant d’air… (Bas à sa mère.) Dis, grand-mère, je veux que tu lui parles, maintenant. Je veux que ce soit toi qui lui dises…

GRAND’MÈRE.

Maintenant ! Tout de suite !… Attends un peu… Laisse-moi reprendre haleine. Je n’ai pas eu seulement le temps de t’embrasser.

DANIEL, (suppliant.)

Non, non, c’est l’instant… Oh ! grand-mère, tu me feras tant de plaisir ! après ça je serai guéri…

GRAND’MÈRE.

Quelle fièvre !… Songe à moi… je suis rompue.

DANIEL.

Oh ! chérie… Je ne vois pas quel surcroît de fatigue te causeront les trois mots qu’il te reste à lui dire, devant moi…

GRAND’MÈRE.

Évidemment… ce n’est pas ça.

DANIEL.

Alors ?… Et puis, je trouve que le moindre retard deviendrait de notre part une grave indéli-