Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/342

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ma détresse… Vous ne pouvez pas imaginer ce que je souffre !…

GIBERT.

Un instant, Mademoiselle… J’entends du bruit anormal, un tumulte… (Il se lève et va à la porte. Il l’ouvre. On entend effectivement un brouhaha de tumulte.) Qu’est-ce ? que se passe-t-il ? (On lui répond d’en bas, des phrases entrecoupées, mêlées, Nettement, il domine le tumulte et donne un ordre impératif.) Eh bien, laissez monter… Je vous dis de laisser monter !

RENÉE.

Par grâce ! Dans l’état où je suis, vous n’allez pas me mettre en présence de qui que ce soit ?…

GIBERT.

Soyez sans crainte… Vous n’avez rien à redouter de la personne qui va entrer ici.



Scène VI


Les Mêmes, DARTÈS

DARTÈS, (repoussant la porte et haletant.)

J’arrive à temps !… Qu’est-ce que tu fais ici ?… La personne qui t’a renseignée, prise d’inquiétude et de remords lorsqu’elle t’a vue partir dans un fiacre, est venue me trouver. Sur le moment, j’ai refusé de croire à cette hypothèse insensée que tu allais te faire justice… C’était vrai, pourtant… Tu étais là !… Tu allais assassiner !… (À Gibert.) Je suppose que vous n’imaginez pas un seul instant que je sois pour quelque chose dans cette tentative de représaille… Si j’avais estimé