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Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/118

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à proportion du commerce qu’ils eurent avec les muses, devinrent plus sensibles & plus bienfaisans. Il n’est pas possible que les yeux les plus grossiers, voyant chaque jour les chef-d’œuvres de la sculpture et de la peinture, ayant devant eux des édifices superbes & réguliers ; que les génies les moins disposés à la vertu & aux graces, à force de lire des ouvrages pensés noblement, et délicatement exprimés, ne prennent une certaine habitude de l’ordre, de la noblesse, de la délicatesse. Si l’histoire fait éclore des vertus ; pourquoi la prudence d’Ulysse, la valeur d’Achille n’allumeroient-elles pas le même feu ? Pourquoi les graces d’Anacréon, de Bion, de Moschus n’adouciroient-elles pas nos mœurs ? Pourquoi tant de spectacles, où le noble se trouve réuni avec le gracieux, ne nous donneroient-ils