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Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/165

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y envoyer des hommes munis de prudence et de courage pour prévoir les dangers, & se tirer de ceux qu’ils n’auroient pas prévus. Ulysse & Diomede sont choisis : l’un voit tout ce que peut voir la prudence humaine : l’autre exécute tout ce qu’on peut attendre d’un courage héroïque. Chacun fait son rôle. On reconnoît les acteurs à leurs actions, c’est la belle maniere de les peindre. 4 enfin, les caracteres seront contrastés : c’est-à-dire, que chacun aura le sien, avec une différence sensible ; & qu’on les montrera, de sorte que la comparaison les fasse sortir mutuellement. Il y a mille exemples du contraste dans tous les poëtes, et dans tous les peintres. Ce sont deux freres, dont l’un est trop indulgent, l’autre trop dur : c’est le pere avare vis-à-vis un fils prodigue : c’est le misantrope vis-à-vis l’homme du monde, qui pardonne au genre humain :