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Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/238

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à naître. Qu’on juge de la poësie par les autres arts, qui, en naissant, ne furent ou qu’un cri inarticulé, ou qu’une ombre crayonnée, ou qu’un toît étayé. Peut-on les reconnoître à ces définitions ? Que les cantiques sacrés soient de vraies poësies sans être des imitations ; cet exemple prouveroit-il beaucoup contre les poëtes, qui n’ont que la nature pour les inspirer ! étoit-ce l’homme qui chantoit dans Moyse, n’étoit-ce point l’esprit de Dieu qui dictoit ? Il est le maître : il n’a pas besoin d’imiter, il crée. Au lieu que nos poëtes dans leur yvresse prétendue, n’ont d’autre secours que celui de leur génie naturel, qu’une imagination échauffée par l’art, qu’un enthousiasme de commande. Qu’ils ayent eu un sentiment réel de joie : c’est de quoi chanter, mais un couplet ou deux seulement. Si on veut plus d’étendue ; c’est à l’art à