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Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/275

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4 elles doivent être aisées et simples : tout ce qui sent l’effort nous fait peine & nous fatigue. Quiconque regarde, ou écoute, est à l’unisson de celui qui parle, ou qui agit : et nous ne sommes pas impunément les spectateurs de son embarras, ou de sa peine. 5 enfin, les expressions doivent être neuves, sur-tout dans la musique. Il n’y a point d’art où le goût soit plus avide & plus dédaigneux : judicium aurium superbissimum. La raison en est, sans doute, la facilité que nous avons à prendre l’impression du chant : naturâ ad numeros ducimur. Comme l’oreille porte au cœur le sentiment dans toute sa force ; une seconde impression est presque inutile, & laisse notre ame dans l’inaction & l’indifférence. Delà vient la nécessité de varier sans cesse les modes, le mouvement, les passions. Heureusement