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Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/64

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essentiellement le bon. Que ce soit l’art qui le lui présente, ou la nature, il ne lui importe, pourvu qu’il jouisse. C’est sa fonction. S’il prend quelquefois le faux bien pour le vrai, c’est l’ignorance qui le détourne ou le préjugé : c’étoit à la raison à les écarter, & à lui préparer les voies. Si les hommes étoient assez attentifs pour reconnoître de bonne heure en eux-mêmes ce goût naturel, et qu’ils travaillassent ensuite à l’étendre, à le développer, à l’aiguiser par des observations, des comparaisons, des refléxions, etc. Ils auroient une régle invariable & infaillible pour juger des arts. Mais comme la plupart n’y pensent que quand ils sont remplis de préjugés ; ils ne peuvent démêler la voix de la nature dans une si grande confusion. Ils prennent le faux goût pour le vrai : ils lui en donnent le nom : il en exerce impunément toutes les fonctions.