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Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/71

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sentoit. On ne savoit pas choisir. La confusion régnoit dans le dessein, la disproportion ou l’uniformité dans les parties, l’excès, la bizarrerie, la grossiereté dans les ornemens. C’étoit des matériaux plutôt qu’un édifice. Cependant on imitoit. Les grecs doués d’un génie heureux saisirent enfin avec netteté les traits essentiels & capitaux de la belle nature ; & comprirent clairement qu’il ne suffisoit pas d’imiter les choses, qu’il falloit encore les choisir. Jusqu’à eux les ouvrages de l’art n’avoient gueres été remarquables, que par l’énormité de la masse ou de l’entreprise. C’étoient les ouvrages des titans. Mais les grecs plus éclairés sentirent qu’il étoit plus beau de charmer l’esprit, que d’étonner ou d’éblouir les yeux. Ils jugerent que l’unité, la variété, la proportion, devoient être le fondement de tous