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Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/92

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à ces petits défauts marqués dans la peinture, l’esprit avec plaisir reconnoît la nature. Avant de finir ce chapitre, qui regarde la vérité de l’imitation, examinons d’où vient que les objets qui déplaisent dans la nature sont si agréables dans les arts : peut-être en trouverons-nous ici la raison. Nous venons de dire que les arts affectoient des négligences pour paroître plus naturels & plus vrais. Mais ce rafinement ne suffit pas encore, pour qu’ils nous trompent au point de nous les faire prendre pour la nature elle-même. Quelque vrai que soit le tableau, le cadre seul le trahit : in omni re procùl dubio vincit imitationem veritas. Cette observation suffit pour résoudre le problême dont il s’agit. Pour que les objets plaisent à notre esprit, il suffit qu’ils soient parfaits en eux-mêmes. Il les envisage