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le mort s’est trompé d’étage

— D’emblée, on peut écarter l’idée du suicide. N’est-ce pas votre avis, Lamblin ? D’autant plus que l’arme a disparu.

L’homme en veston acquiesça, ouvrit la porte palière en prenant soin de n’en pas toucher la poignée, se pencha sur le mort et souleva un peu sa main. Elle était raide et déjà froide.

— Comment se fait-il qu’on ne l’ait pas découvert plus tôt ? Vous êtes les locataires de l’étage ?

Les témoins de la scène se présentèrent. Il y avait, outre Mme Peyronnet et sa bonne, M. Escudier, un vieux professeur qui habitait l’autre appartement de l’étage, avec sa femme et son fils, un long jeune homme d’aspect maladif.

— Par cette chaleur, nous n’avons pas bougé de l’appartement. Nous pensions aller prendre l’air après le dîner.

— Personne de vous ne connaît le mort ?

Toutes les têtes eurent le même mouvement de dénégation.

— C’est vous, madame, qui m’avez téléphoné ? Votre nom, s’il vous plaît.

Elle expliqua dans quelles conditions elle avait découvert le corps.

— La maison est presque vide. Les locataires sont pour la plupart à la campagne. Nous-mêmes devons partir la semaine prochaine.

— Il faudra que j’interroge tous ceux qui sont encore là. Cet homme venait sûrement voir quelqu’un.

L’homme en civil examinait toujours le mort. Celui-ci était un homme d’assez grande taille, qui semblait avoir trente-cinq ou quarante ans. Son costume, quoique un peu fatigué, était de bonne