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le mort s’est trompé d’étage

142 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE son registre, le sourcil froncé, et rengorgeant comi- quement le menton, qu’il avait gras. Voilà, M. Ernest Andrézieux, 23, rue Forest. L’inspecteur sourit. 1 Il vous a présenté ses papiers, n’est-ce pas ? Oui, oui, il était parfaitement en règle. C’est bien ce que je pensais. Ah ! dites-moi, ce client, vous l’aviez déjà vu ? Non, il m’a été amené par une connaissance, un coureur automobiliste, une espèce de casse-cou, mais très habile, qui a gagné plusieurs courses à Montlhéry. On l’appelle Julot, ou l’Espagnol, je ne sais pas pourquoi, car il est sûrement Fran- çais. Et vous ne savez pas son nom, son adresse ? Ah ! ma foi non. Vous comprenez, c’est une de ces rencontres qu’on fait à l’heure de l’apéritif, quelqu’un s’adresse à un de vos copains, on vous le présente vaguement, on cause. Mais on ne se connaît pas. Je l’ai revu quelquefois, pour des achats d’accessoires. Et puis M. Andrézieux est venu de sa part. Ça m’étonne même qu’il ne m’ait pas demandé une commission. Par acquit de conscience, Lamblin se fit donner le numéro légal attribué à la moto de M. André- zieux. Cela servirait… peut-être. Il se sentit sou- dain désœuvré, alors qu’il y avait tant à faire, que ses deux collègues haletants suaient sang et eau sur les routes brûlantes de la banlieue ouest… La banlieue ouest ! C’était en somme le seul renseignement qu’on eût obtenu jusqu’ici. Et ce n’était sûrement pas de son plein gré que le méfiant Victor l’avait livré à son frère. Celui-ci avait dû l’épier, patient comme un chat à l’affût, découvrir