Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/192

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2⁰ toutes les inventions fiscales, anciennes et modernes, toutes les subtilités des législations embrouillées et versatiles, dont l’effet est de décréditer les propriétés foncieres, leur acquisition, leur conservation, leur perfection progressive et continuelle, de rendre l’emploi que fait un homme sage de son intelligence, de ses soins, de ses richesses mobiliaires à la création d’un héritage, le plus mauvais emploi qu’il puisse choisir pour son bien-être et pour celui de sa famille ; de présenter au contraire par mille et mille moyens que fournissent les dépenses excessives du luxe public ou privé, toute autre espece d’emploi de ses talents et de ses fonds pécuniaires plus avantageux, plus prompts et moins pénibles que les augustes mais laborieuses fonctions de propriétaires fonciers. 3⁰ toutes les pratiques désastreuses qui gênent, qui vexent, qui dépouillent, qui avilissent, qui désolent et dépeuplent en tant de manieres la classe cultivatrice, qui dégradent et anéantissent ses richesses d’exploitation, le fonds de ses avances primitives et celui de ses avances annuelles ; sources immédiates de la culture et de la reproduction annuelle. 4⁰ tous réglements arbitraires, toutes exactions, toutes prohibitions, toutes attributions de préférences qui donnent des entraves à l’industrie façonnante, voituriere, négociante, qui gênent les talents, les services personnels d’agrément et d’utilité. Entretenir ce chaos de préjugés désastreux, et de volontés destructives, c’est évidemment trahir l’autorité, ravager le patrimoine du souverain, ternir sa gloire, anéantir son pouvoir, détruire sa richesse, lui ravir le bonheur le plus grand, le plus pur, dont un simple mortel soit capable sur la terre ; celui de procurer la vie et le bien-être à plusieurs milliers, à plusieurs millions de créatures humaines, non seulement pendant sa propre vie, mais jusqu’à la consommation des siecles : le bonheur sacré, car j’ose l’appeller ainsi, d’être essentiellement l’image vivante de Dieu sur la terre, l’instrument infaillible de sa toute bienfaisance envers le genre humain. Telle est l’idée qu’on ne devroit jamais laisser perdre de vue pendant un seul instant de leur vie aux mortels privilégiés, que la naissance ou le choix ont mis à la tête des dépositaires de l’autorité suprême ; je laisse à mes lecteurs le plaisir de la développer eux-