Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


RÉSUMÉ GÉNÉRAL



Rassemblons dans l’ordre le plus clair qu’il nous sera possible les principes économiques, dont l’évidence doit être désormais assez frappante pour saisir tous les esprits attentifs.



N° Premier.
Le droit naturel et la philosophie morale.


Desirer sa conservation, son bien-être, c’est l’attrait naturel de tous les hommes.

Pourvoir à cette conservation, à ce bien-être, c’est le devoir naturel de tous les hommes.

3° Pour que tous les hommes puissent suivre cet attrait, et remplir ce devoir naturel de mieux en mieux, autant qu’il est possible, il faut nécessairement deux conditions ; la premiere, que nul homme n’opere jamais sa conservation et son bien-être, en empêchant la conservation et le bien-être d’autres hommes ; la seconde, que tout homme opere le plus qu’il est possible sa conservation et son bien-être, en procurant la conservation et le bien-être de quelques autres hommes.

Ces trois vérités indubitables renferment la loi naturelle, l’ordre social, le droit des gens ; c’est une illusion très absurde et très dangereuse de les chercher ailleurs.

Il est souverainement évident que s’il s’offre à un homme, à plusieurs hommes deux moyens de procurer leur conservation et leur bien-être, que l’un de ces moyens soit destructif de la conservation et du bien-être d’un ou de plusieurs autres hommes, que l’autre soit conservatif et augmentatif de ce bien-être ; s’ils choisissent le premier et rejettent le second, l’attrait naturel sera d’autant moins suivi, le devoir naturel sera d’autant moins rempli, le vœu de la nature pour la prospérité de l’espece sera moins accompli.