Page:Baudelaire - Les Fleurs du mal 1857.djvu/230

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Père adoptif de ceux qu’en sa noire colère
Du paradis terrestre a chassés Dieu le Père,






Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !
Gloire et louage à toi, Satan, dans les hauteurs
Du Ciel, où tu régnas, et dans les profondeurs
De l’Enfer où, fécond, tu couves le silence !
Fais que mon âme un jour, sous l’Arbre de Science,
Près de toi se repose, à l’heure où sur ton front
Comme un Temple nouveau ses rameaux s’épandront !