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492 CHARLES BAUDELAIRE

défiant, cela veut dire : M. Baudelaire sera plus facile à duper.

Tout à vous. Merci. Et souvenez-vous, quoi qu’en dise ma mère, que j’ai deviné et apprécié toute l’énergie de votre amitié.

La sanléde ma mère m’inquiète beaucoup, beau- coup. Je vais écrire secrètement au docteur Lacroix, de Honfleur, pour être renseigné avec précision à ce sujet.

Présentez mes respects à Madame Ancelle.

A SAINTE-BEUVE

i5 Janvier 1866.

Mon cher ami,

Je ne saurais trop vous remercier de vos bonnes lettres. C’est vraiment d’autant plus beau de votre part que je vous sais très occupé. Si je tarde quel- quefois longtemps à répondre, c’est que je suis dans un état de santé qui me casse la volonté et me jette même quelquefois au lit pour plusieurs jours.

Je suivrai votre conseil, j’irai à Paris, et je ver- rai les Garnier moi-même. Alors, peut-être, com- mettrai-je l’indiscrétion de vous demander un nouveau coup d’épaule. Mais quand ? Depuis six, semaines, je suis plongé dans la pharmacie. Qu’il faille supprimer la bière, je ne demande pas mieux. Le thé et le café, c’est plus grave, mais passe encore. Le vin ? diable ! c’est cruel. Mais voici un animal encore plus dur, qui dit qu’il ne faut ni lire,