Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/56

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de grosses raisons faites pour les bêtes ; je serai persuadé que vous ne pouvez pas m’obliger, par le simple fait que vous ne le faites pas. — Et aussi, — mon cher ami, — pas trop d’esprit, — il tomberait bien mal dans ma vie actuelle.

Puisque vous venez ici en Janvier, je compte que vous viendrez me voir, cela va sans dire. Je tâcherai d’avoir la prévoyance de mettre votre argent de côté. Je vais faire paraître une série de morceaux au Moniteur, aussitôt que j’aurai le petit loisir que j’implore, et cela me fera UNE FORTE SOMME.

Christophe m’a donné, il y a quelques mois, un numéro du Journal d’Alençon, où vous avez fait entendre quele traducteur et l’enthousiaste FINIRAIT comme le modèle. Voilà ce que c’est que l’esprit. J’ai encore le journal dans mes papiers.

Vous dites de plus que mes catégories, mes explications psychologiques sont inintelligibles, — et même, autant que je peux me rappeler, — que je n’ai aucun esprit philosophique. — Il est possible que je sois un peu obscur dans des travaux faits à la hâte, sous la pression du besoin, et gêné par des brutes romantiques ; mais le nouveau travail, — augmenté du double, et qui paraîtra en Janvier, — vous démontrera que je me suis parfaitement bien compris. — Je suis certain, pour mon compte, que vous n’avez pas compris LE GÉNIE en question. Vous avez parlé, avec la jouissance tapageuse de l’esprit, d’un homme que vous n’avez pas fréquenté. — Et de plus la traduction insérée par vous ne représente pas avec justesse le sens et le