Page:Baudry - Rue Principale 1 les Lortie, 1940.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XVI

où, entre autres choses, il est question d’une automobile repeinte sans l’autorisation de son propriétaire

Quelques jours s’écoulèrent sans que Marcel reparlât de quitter Saint-Albert : mais hélas, s’il semblait que Ninette fut débarrassée de cette inquiétude-là, d’autres lui étaient venues.

Ce matin-là, tandis que Marcel se rasait, la sonnerie du téléphoné retentit. Marcel entendit sa sœur décrocher l’appareil et le raccrocher presqu’aussitôt.

— Qu’est-ce que c’est, cria-t-il ?

— Rien, répondit Ninette, mauvais numéro !

Et, lorsque quelques minutes plus tard, le jeune homme apparut, tout habillé, sa sœur lui demanda :

— Va donc chercher la bouteille de lait.

Marcel sortit et rentra avec une bouteille vide.

— Tiens, dit-il, regarde.

— Encore !

— Oui, encore.

— Je voudrais bien savoir qui peut s’amuser à ça.

— Moi aussi. Et demain, quitte à me lever à quatre heures, je te garantis que je le saurai !

— Quel plaisir peut-on trouver à renverser des bouteilles de lait aux portes des gens ? Il ne faut pas être très intelligent pour faire des farces de ce goût-là.

— Ce n’est pas une farce, Ninette. Quelqu’un s’est mis en tête de nous rendre la vie impossible.