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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

chrétienne du mariage, l’épouse n’est plus seulement la génitrice, elle est la compagne et l’associée de l’homme. À cet égard, le christianisme ne se targue pas sans raison d’avoir, dans une large mesure, contribué à l’affranchissement de la femme.

Malheureusement, cette conception théorique n’a prévalu ni dans les mœurs, ni dans les lois. La société, sinon la religion chrétienne, a toujours gardé des trésors d’indulgence pour les maris libertins et réservé toutes ses sévérités pour la femme infidèle. La morale chrétienne a pour première assise le dogme de l’infériorité de la femme dans la hiérarchie familiale, sociale et religieuse. La société chrétienne a continué, en fait, à considérer que la femme n’a d’autre utilité sociale que de perpétuer l’espèce.

Le pater-familias honorait la matrone romaine comme la mère de ses fils : il