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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

On est frappé surtout de la verve cruelle avec laquelle le comique a raillé les précieuses et les pédantes ; c’est qu’on va entendre ses pièces pour s’y amuser ; son intention, aussi, était de faire rire le public aux dépens de ses victimes. Mais la lecture des pièces même les plus comiques suggère souvent les plus sérieuses réflexions. Molière, ardemment et constamment, plaide, en faveur des femmes, le droit élémentaire à disposer d’elles-mêmes. Et, s’il revient sans se lasser sur le problème du mariage, lui directeur de troupe supérieurement avisé, attentif à plaire à son public et à l’intéresser, c’est que le sujet est d’une actualité immédiate et pressante. Cela est si vrai que nous voyons traiter la question dans la chaire chrétienne par l’un des prédicateurs les plus recherchés de ce temps, et qui passe justement pour s’être préoccupé avant tout de prêcher pour son