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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

de telles pratiques devait être ressentie avec d’autant plus de conviction par les disciples de Sapho que le prédicateur établissait la fréquence quotidienne des abus d’autorité paternelle. « Ce n’est plus seulement, disait-il, la pratique de quelques pères, c’est une coutume dans toutes les familles, c’est une espèce de Loi. Loi dictée par l’esprit du monde, c’est-à-dire par un esprit ou ambitieux ou intéressé »… « Loi, ajoutait-il, aveuglément suivie par les enfants, qui n’en connaissent pas encore les pernicieuses conséquences, qui n’ont pas encore assez de résolution pour s’opposer aux volontés paternelles. »

Paroles véritablement révolutionnaires à l’époque. Un prédicateur pouvait se les permettre dans la chaire, comme il pouvait se permettre de critiquer les excès du libertinage et des libéralités royales ; un auteur comique, Molière par exemple, osait à peine les mettre dans la bouche