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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

siècle les partisans du divorce contre l’indissolubilité du mariage.

D’ailleurs l’éloquente Eulalie ne prend pas en considération seulement un cas d’espèce ; elle ne vise pas seulement les mariages imposés, subis sous la contrainte de l’autorité paternelle ; elle estime que le bon mariage lui-même, c’est-à-dire le mariage accepté joyeusement, soit en raison d’une inclination mutuelle, soit par convenance raisonnée, entraîne avec soi des inconvénients redoutables.

« Que si vous voulez changer de supposition, dit-elle, donner un autre visage à la chose, supposons qu’il y ait de l’amour, ou du moins qu’il n’y ait point de haine, le mariage de soi ne laisse pas de faire et d’avoir la tyrannie injuste, cruelle et qui, dans une manière quoique différente, ne laisse pas de faire sentir une peine égale, un poids insupportable et un joug accablant…