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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

plus aimable et la plus raisonnable peut-être de toutes les précieuses qui nous sont connues, donnait assurément raison à la jeune accouchée de l’abbé de Pure. Ses lettres témoignent de l’état d’esprit des honnêtes femmes à cet égard.

« Cette pauvre Mme de Béthune est encore grosse, écrit-elle ; elle me fait grand’pitié. On craint que la princesse d’Harcourt ne soit grosse aussi… Mme de Soubise est grosse ; elle s’en plaint à sa mère, mais inutilement. »

Et quand sa fille se trouve enceinte, quelles angoisses ! Quelle impatience de la savoir délivrée ! Sans doute, ce sont là des sentiments bien naturels chez une mère. Mais les arguments dont elle use pour convaincre son « fripon » de gendre de ne plus commettre ses « iniquités », ses « forfaits », sont bien les arguments d’une précieuse.

« Ah ! mon cher comte, écrit-elle, le