Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
63
LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

Mme de Sévigné, qui, dit-on, n’avait point un tempérament des plus ardents, en arrivait à persuader sa fille d’employer le remède le plus radical au mal de la grossesse : c’est-à-dire de refuser, à l’occasion, le devoir conjugal.

« M. de Grignan a bien du caquet ; il commence à gratter du pied, cela me fait grand’peur ; mais, s’il succombe à la tentation, ne croyez pas qu’il vous aime ; quand on aime bien, on aime tout, et la beauté qui ne donne aucun chagrin, comme la vôtre, n’est pas une chose à oublier : si M. de Grignan la détruit, tenez-vous pour dit que sa tendresse n’est pas d’un bon aloi. »

Deux jours plus tard, elle explique sa pensée sans ambage avec une verdeur d’expression dont une précieuse de nos jours rougirait peut-être :

« Je veux vous avertir d’une chose que je soutiendrai en face de votre mari et