Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/38

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la pratique des vertus humbles et modestes qui sont d’un si grand prix devant Dieu. Il a eu de cette manière plus de retentissement au dehors que de vraie profondeur, et nous avons pu nous faire des illusions, que n’ont sans doute pas partagées les ennemis de la vérité, dont les préventions, au lieu de diminuer, sont par cela même allées en augmentant. Joignez à cela les fautes des chrétiens, des démarches imprudentes, des allures parfois exclusives et orgueilleuses, bien des vues hasardées émises légèrement, et l’on comprendra que les masses, qui ne sont pas naturellement favorables à l’Évangile, aient éprouvé quelque antipathie pour un mouvement dont, au milieu de tant de misères, elles ne pouvaient que difficilement reconnaître l’origine divine et les salutaires effets.

Notre intention n’est point, en constatant ce fait, d’excuser une opposition toujours coupable à la Parole de Dieu, ou de jeter du blâme sur personne en particulier. Nous savons que certaines erreurs semblent se propager par l’air que nous respirons, et qu’il y a dans l’esprit général d’une époque des tendances fausses, auxquelles il est presque impossible de ne pas participer quelque peu. Mais nous voudrions que l’expérience du passé nous servit, et que tous ceux qui ont le bonheur de connaître l’Évangile s’appliquassent à écarter avec soin toutes les occasions de chute qu’ils peuvent avoir données jusqu’ici aux incrédules et aux faibles dans la foi. Si nos frères dissidents voulaient nous entendre, nous les conjurerions, au nom du Seigneur, de se rapprocher de nous, afin que nous soyons d’autant plus forts pour résister aux attaques toujours plus vives qui sont dirigées contre la Parole de notre Dieu ; nous les prierions de cesser du moins