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DICTIONNAIRE
HISTORIQUE ET CRITIQUE
DE PIERRE BAYLE.
BOSC.

BOSC (Jean du), en latin Boschœus, seigneur d’Esmendreville, président à la cour des aides de Rouen, mort par la main du bourreau, pour cause de religion [* 1], l’an 1562. Cherchez Esmendreville.

  1. * Leclerc dit pour cause de rébellion.

BOSC [* 1] (N. [* 2] du), cordelier, a vécu au XVIIe. siècle. Il se mit en vogue par un livre qu’il intitula L’Honnête Femme [* 3]. D’Ablancourt, son bon ami, y joignit une préface [a]. J’ai ouï dire que la traduction des Sermons du père Narni, qui a couru sous le nom du père du Bosc, est un ouvrage de d’Ablancourt (A). On dit que ce cordelier, ayant vécu quelques années hors du couvent par la permission du pape, reprit le froc [* 4] [b]. Il est auteur de plusieurs livres, dont on ne fait plus de cas : sa Femme Héroïque est de ce nombre. Les plus méprisés de ses ouvrages sont ceux qu’il fit contre les jansénistes. On ne daigna point les réfuter (B) ; et ce silence, qui au fond est une espèce de flétrissure pour cet écrivain, a été glorieusement interprété par quelques anti-jansénistes (C).

  1. * Ou plutôt du Boscq, comme, dit Joly, Il signait son nom dans les premières années.
  2. * Il se nommait Jacques, et était, dit Leclerc, de la même famille que le précédent.
  3. * Il n’était plus cordelier, dit Leclerc, quand il publia ce livre qui est de 1633.
  4. * Rentré chez les cordeliers, il mourut, dit Leclerc, vers 1666 ou 1667.
  1. Histoire de l’Académie française, pag. 351.
  2. Colomiés, Bibliothéque choisie, pag. 171.

(A) J’ai ouï dire que la traduction des Sermons du père Narni, qui a couru sous le nom du père du Bosc, est de d’Ablancourt. ] Voici comment j’ai ouï conter la chose. Du Bosc, n’ayant point d’argent, pria d’Ablancourt de lui en prêter [* 1]. D’Ablancourt, bien marri de n’en avoir pas, lui offrit une traduction qu’il avait

  1. * Leduchat raconte que d’Ablancourt s’étant fait catholique et se destinant à la chaire, avait traduit quelques beaux endroits des Sermons de Narni ; que rentré peu après dans la communion des réformés, il donna son travail au père du Bosc qui était son ami. Leclerc et Joly contestent le fait de la traduction par d’Ablancourt. Joly expose ses raisons à l’article Perrot : il répète ce que Leclerc avait dit à l’article Narni.