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MARLIEN. MARNIX. MAROT.

Æquicolus vir nobilis, Italus, eques auratus, qui scripsit pro Baptistâ Mantuano defensorium in sycophantas librum I. Item de Opportunitate. tem de Naturâ et de Amore.

MARLIEN (Raimond), en latin Marlianus, a fait une description alphabétique Veterum Galliæ locorum, populorum, urbium, montium, ac fluviorum, eorum maximè quæ apud Cæsarem in commentariis sunt, et apud Cornelium Tacitum, que l’on a de coutume d’imprimer à la fin des commentaires de Jules César. On a dit en 1704, dans une célèbre assemblée, qu’il a été un des plus savans homme de son temps, sous le règne de Louis XII [a]. Dans mon édition de Jules César, on le qualifie Vir clarissimus et sui temporis eruditissimus.

  1. Voyez les Mémoires de Trévoux, juillet 1704, pag. 1133.

MARNIX (Philippe de), seigneur du mont Sainte-Aldegonde. Cherchez Sainte Aldegonde tome XIII.

MARNIX (Jean de), baron des Potes, etc., ne n’est connu que par un livre intitulé Résolutions Politiques, ou Maximes d’État, qu’il fit imprimer à Bruxelles, l’an 1612, in-4°., et qui contient de bonnes choses, et surtout aux marges. Il le dédia à l’archiduc Albert, souverain des Pays-Bas, duquel il se dit vassal. Il en donna une seconde édition fort augmentée quelques années après [a], et la dédia à l’infante Isabelle-Claire-Eugénie, veuve de cet archiduc. Je n’ai point vu son autre ouvrage intitulé Représentations, dont le Catalogue d’Oxford marque l’édition de Bruxelles, 1622, in-4°.

  1. Elle a été contrefaite à Rouen, l’an 1624 et 1631, in-8°.

MAROT (Clément), valet de chambre de François Ier., et le meilleur poëte de son temps, était de Cahors. Il surpassa in finiment Jean Marot son père, qui n’avait pas mal réussi à faire des vers [a] (A). Quelques-uns disent qu’il fut élevé en qualité de page auprès du seigneur Nicolas de Neufville, qui fut le premier secrétaire d’état de sa famille ; mais ils se trompent (B). Ils ont plus de raison de dire qu’environ l’an 1520, il fut donné à la princesse Marguerite (C), sœur du roi, femme du duc d’Alençon. Il suivit ce duc à l’armée l’an 1521 [b]. Il fut blessé et fait prisonnier à la journée de Pavie (D). Cette aventure est moins connue que la persécution que lui firent les bigots : ils le firent mettre en prison comme suspect d’hérésie (E). Délivré de leurs mains par la protection de François Ier., il ne laissa pas d’avoir une extrême crainte de ces gens-là, et d’autant plus qu’il avait dépeint fort naïvement les injustices du Châtelet dans l’un de ses poëmes [c]. Ayant donc su qu’on recommençait à le rechercher, et qu’on avait fait saisir ses livres, il n’eut pas le courage de retourner à Paris (F) : il partit de Blois où il avait su cette nouvelle, et se retira chez la reine de Navarre,

  1. Voyez Pasquier, Recherches de la France, liv. VII, chap. VI, pag. m. 613.
  2. Voyez l’épître de Marot du Camp d’Attigny, (pag. 104, édition de la Haye, 1700) et la suivante.
  3. Voyez la remarque (F), citation (22).