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MONARDES.

des sceaux du Vair, et il est le musée dont M. du Vair a fait mention dans son livre de la Constance. Il eut un fils nommé Thierri de Monantheuil, qui fut avocat au parlement de Paris, et qui a composé un livre intitulé de Puncto (D), qu’il a dédié à son père. Ce Thierri mourut à Paris en 1621, âgé de cinquante ans. Sa sœur Catherine fut mariée à Jérôme Goulu, comme nous l’avons déjà remarqué [a]. Voyez M. Ménage [b].

  1. Ci-dessus, tom. VII, pag. 184, remarque (A) de l’article Goulu (Jérôme).
  2. Remarques sur la Vie de P. Ayrault, pag. 254.

(A) En latin Monantholius. ] C’est sans doute son vrai nom latin : mais parce que Vossius le nomme, je ne sais pourquoi Monatholius, M. Moréri non-seulement ne l’a pas mis sous son nom français, comme il devait faire, il l’a encore mis sous un nom latin un peu altéré, je veux dire sous celui de Monatholius. Il n’a rien ajouté au petit article qu’il en a trouvé dans Vossius.

(B) Il était professeur royal..... dès l’an 1577. ] Je croirais aisément qu’il prit possession de cette charge en 1574, étant déjà professeur en médecine ; je le croirais, dis-je, aisément sur ce titre de harangue rapporté par du Verdier Vau-Privas, dans le Supplément de l’Épitome de la Bibliothéque de Gesner. Henrici Monantholii, Rhemi scholarum medicinæ professoris, Oratio pro mathematicis artibus, Parisiis habita, ibidemque excusa in-4°. apud Dyonisium a Prato 1574. Mais cet autre titre de harangue que je vois à la page 367 de la IIe. partie du Catalogue de M. de Thou pourrait tenir en suspens, Henrici Monantholii Oratio pro suo in regiam cathedram ritu [* 1], Paris. 1585.

(C) Il publia.... la traduction latine des Mécaniques d’Aristote. ] Quand je vois d’un côté que le sieur Konig [1], sur le témoignage de Cardan, nous parle d’un François Monantholius, auteur d’un livre intitulé : Ludus iatromathematicus ; et de l’autre que Henri de Monantheuil a fait un livre intitulé : Ludus iatromathematicus musis factus ad averruncandum tres academiæ perniciosissimos hostes πόλεμον, λιμὸν, λοιμὸν [2], j’ai quelque disposition à croire que d’un auteur on nous en fait deux, et qu’ainsi le Petrus Monantholius dont on nous parle immédiatement après, comme d’un auteur qui publia des commentaires, à Paris, sur la Rhétorique d’Aristote, l’an 1599, est une nouvelle multiplication du même écrivain, et la prise d’un ouvrage de rhétorique pour un traité de mécanique. Je n’ose néanmoins rien décider, n’ayant point en ma disposition une bibliothéque assez bien fournie.

(D) Thierrison fils... a composé un livre intitulé de Puncto. ] Monantheuil le père a écrit sur le même sujet. Voyez dans le Catalogue de M. de Thou, ce titre : Henr. Monantholii de Puncto primo geometriæ principio, 4. Lugd. Bat. Commel. 1600. Le Catalogue d’Oxford n’a point ce traité ; mais on y voit un panégyrique Henrico IV, Galliarum regi, dictus, imprimé à Paris en 1594, et une Αdmonitio ad Jac. Peletarium de Angulo contactus, imprimée à Paris en 1581.

  1. * Ni Bayle, ni Leclerc, ni Joly, n’avaient vu ce livre qui porte reditu et non ritu. Au reste « tous ceux qui ont parlé de Henri de Monantheuil, l’ont fait, dit Goujet, avec peu d’exactitude, faute d’avoir consulté ses ouvrages. » On peut lire l’article que Goujet lui a donné dans son Mémoire sur le Collége royal de France.
  1. Biblioth. pag. 548.
  2. Voyez Lindenius renovat., pag. 397.

MONARDES (Nicolas), médecin de Séville, florissait au XVIe. siècle, et s’acquit beaucoup de réputation par la pratique de son art [a], et par les ouvrages qu’il publia (A). Quelques-uns croient qu’il mourut l’an 1588 ; mais il y a plus d’apparence qu’il mourut l’an

  1. Voyez la remarque.