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MAGIN.

femmes (A). il publia quelque chose[a] (B) ; et il fut fort opposé à M. Descartes[b].

  1. Tiré de son Oraison funèbre, prononcée par Hoornbeek le 20 d’avril 1651, d’où à coup sûr l’on peut conclure que de sieur Witte se trompe de mettre dans son Diarium Biographicum la mort de Charles de Maets au 20 d’avril.
  2. Voyez M. Baillet, Vie de Descartes, tom. II, passim.

(A) Il épousa trois femmes. ] La première à Scherpenisse, la seconde [1] à Middelbourg, et la troisième à Utrecht. Il laissa des enfans des deux premières. L’un de ses fils, nommé Charles, est devenu professeur en médecine et en chimie dans l’université de Leyde, et a publié des Expériences. Voyez les Nouvelles de la République des Lettres[2].

(B) Il publia quelque chose. ] Nous avons un livre in-4o., de Charles de Maets, imprimé à Utrecht, l’an 1650, et intitulé Sylva quæstionum insignium. La principale chose qu’il y a traitée roule sur une question qui fit un grand bruit en ce temps-là, c’est de savoir s’il est permis aux hommes de porter les cheveux longs. Un théologien nommé Jacques de Rèves[3] avait écrit pour l’affirmative : de Maets fit des thèses contre lui ; on lui répliqua dans le livre qui a pour titre : Libertas christiana circà usum capillitii defensa, et il répliqua à de Rèves dans sa Sylva quæstionam, où, par occasion, il traite de plusieurs cas de morale. On a rafraîchi depuis peu le titre de cet ouvrage : c’est un signe qu’il ne s’est pas bien vendu.

  1. Elle était sœur de la femme de Boxhornius, professeur à Leyde.
  2. Mois de septembre 1685, au catalogue, num. VIII.
  3. En latin Revius.

MAGIN (Jean-Antoine), professeur en mathématiques dans l’université de Bologne, était de Padoue. Il publia beaucoup de livres d’astronomie[a] ; et il s’attacha entièrement à faire des horoscopes. On prétend qu’il réussissait à merveille dans ces sortes de prédictions (A), et qu’il ne se trompa point sur son propre pronostic (B). L’empereur Rodolphe, ne pouvant l’attirer à Vienne, où il lui voulait donner une chaire de professeur, ne laissa pas de l’honorer d’une fort bonne pension. Magin est le premier qui ait fait des cartes et des commentaires[b] sur la géographie de Ptolomée[c]. Il était si gros et si replet, qu’il ne faut pas s’étonner qu’il soit mort d’apoplexie. Ce fut le 11 de février 1617. Il était dans sa soixante et deuxième année. Il eut trois fils et une fille : celle-ci fut religieuse. Deux de ses fils moururent de son vivant : le troisième fut jacobin[d].

Je viens de trouver une lourde faute dans l’ouvrage d’un abbé de la confession d’Augsbourg (C).

  1. Moréri a donné le titre des principaux.
  2. Il les publia l’an 1597.
  3. Ptolomæi Geographiam primis Commentariis et Tabulis illustravit, Tomasin. in Elog., pag. 285. Notez que c’est une erreur ; d’autres avant lui avaient publié Ptolomée avec des cartes et des commentaires.
  4. Tiré de son Éloge, composé par Jacques Philippe Tomasini.

(A) On prétend qu’il réussissait à merveille dans les horoscopes. ] Il ne flattait point les gens ; car s’il prédisait aux uns le cardinalat et de belles charges, il avertissait les autres qu’ils seraient blessés, bannis ou affligés en d’autres manières : il annonçait ingénument tout ce que ses conjectures lui faisaient lire dans les astres, à quoi, disait-il, toutes choses sont soumises. Urbis proceribus ex natalitiâ illorum figurâ multa feliciter divinabat : equitibus tiaram et purpuratas togas, hæreditates, et accessus ad magistratus et aulas principum : aliis vulnera, odia, exilia, domestica dissidia, res adversas omnes quoad ejus conjectura consequi potuit, prædicebat. Idem astrolo-