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SAPORTA. SAPHO.

souvent dans ce dernier livre[1] au dernier. Au reste, M. de la Roque, à la page 153 de son Traité de la Noblesse, ne le devait pas nommer Ignace Sanson, mais Jacques Sanson [2]. C’était joindre ensemble le nom de famille et celui de la religion. On trouva après la mort de ce carme déchaussé un écrit de sa main, intitulé : Préparation à la Mort, où sans se nommer il parle de soi-même. Il la dédia à son bon ange gardien. Cette épître dédicatoire est singulière : vous la trouverez aux pages 290 et 291 des Fleurs du Carmel de France.

(D) Il eut deux frères ; l’un capucin, et l’autre chartreux. ] Je m’en vais citer un passage où il y a quelque chose qui ne doit point être cru. « Comme il avait environ quatorze ans, il fit un voyage à Paris, où il eut le bonheur de voir son frère aîné, capucin, nommé Pierre Matthieu d’Abbeville, qui mourut au couvent de Saint-Honoré, ayant été empoisonné par les hérétiques qui ne pouvaient souffrir les grandes conversions que Dieu faisait par lui en la ville d’Alençon, où il était gardien. Le poison ne l’ayant fait mourir promptement, lui a fait souffrir un long martyre et des douleurs de plusieurs années. Il a mené une vie si exemplaire, et a fait une si sainte mort, qu’il a mérité d’être inséré au martyrologe gallican. Il ne le vit qu’une fois, couché sur un pauvre lit, tout vêtu, et accablé de maladie. Il fut si vivement touché de l’exemple d’humilité de ce bon frère, et des paroles qu’il lui dit, que les larmes lui coulèrent des yeux, de joie et de tristesse : de joie pour le voir, et de tristesse de le trouver si fort exténué. Il eut un autre frère chartreux, nommé don Jean Sanson, qui ne vécut pas long-temps dans son ordre : sa vie pourtant a été si exemplaire, qu’elle a mérité d’être écrite pour servir d’aiguillon de vertu à la postérité[3]. »

  1. Voyez nommément la page 825.
  2. Il nous apprend à la page 830 de son Histoire des comtes de Ponthieu, que dans le monde il s’appelait Jacques Sanson. M. Lancelot m’a fait part de ces remarques.
  3. Fleurs du Carmel, pag. 294.

SAPORTA (Antoine), professeur royal en médecine dans l’université de Montpellier[* 1], et chancelier de la même université, a vécu au XVIe. siècle. Son traité de Tumoribus præter naturam fut publié à Lyon, l’an 1624. in-12, par les soins de Henri Gras[a], médecin de la faculté de Montpellier, et agréé au collége des médecins de Lyon. Il avait été en dépôt assez long-temps parmi les papiers de François Ranchin, à qui il fut dédié. Je ne saurais dire si notre Saporta était fils de Louis Saporta, médecin célèbre (A) ; mais je sais qu’il était père de Jean Saporta, auteur d’un traité de Lue venereâ, qui fut imprimé avec celui de Tumoribus præter naturam.

  1. * D’après un article fourni par Astruc aux Mémoires de Trévoux, août 1731, Leclerc dit que Saporta était natif de Montpellier : qu’il fut professeur en cette ville, l’an 1539, doyen en 1552, chancelier en 1556, et qu’il mourut en 1573.
  1. Et non par les soins mêmes de l’auteur, comme l’assure M. Konig.

(A) Louis Saporta médecin célèbre. ] « Il était docteur et professeur en l’université de Lérida, où il avait enseigné la médecine l’espace de neuf ans[1]. » Après quoi il se retira à Avignon ; mais il fallut pour y demeurer qu’il fit tous les actes nécessaires pour être docteur de l’académie d’Avignon. De là, désirant se retirer à Montpellier, il fut obligé de faire tous les actes pour être docteur de l’université de cette ville, au rapport de Laurens Joubert, de sorte qu’il a été trois fois docteur[2].

  1. Riolan, Recherches sur les Écoles en médecine, pag. 165.
  2. Idem., ibid., pag. 166.

SAPHO, a été une des plus renommées femmes de toute l’antiquité par ses vers et par ses