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BEAUPOIL.

qui fut depuis empereur, et troisième de ce nom, était quatrième aïeul d’Albert IV, duc de Bavière. Et comment donc celui-ci peut-il avoir été gendre de l’empereur [a] Louis III, et par conséquent son contemporain [1] ? L’éditeur a peut-être voulu dire qu’Albert IV du nom, duc de Bavière, épousa Cunégonde fille de l’empereur Frédéric IV. Mais s’il nomme ce Frédéric III du nom, il faut donc qu’il ne compte pas dans le nombre des empereurs Frédéric dit le Beau, troisième du nom, fils de l’empereur Albert Ier., et petit-fils de l’empereur Rodolphe Ier. [2].

Il est vrai que l’empereur Louis de Bavière lui disputa l’empire ; mais le pape Jean XXII et une grande partie des princes de l’Europe le reconnurent. De quelque manière que la chose soit, l’éditeur devrait être constant dans les principes de sa chronologie ; et il l’est si peu qu’il nomme ce prince Frédéric III lorsqu’il le fait beau-père d’Albert IV duc de Bavière, et Frédéric IV lorsqu’il remarque que Louis de Bavière, dit le Riche, déchira par mépris les lettres que cet empereur lui écrivit en l’année 1457 [3].

Au reste, c’est la mort de l’empereur Henri VII, de la maison de Luxembourg, qui causa la double élection de Frédéric d’Autriche et de Louis de Bavière ; c’est ce même Henri que l’on dit qui fut empoisonné dans une hostie consacrée.

  1. Il fallait dire Frédéric III. Remarq. de M. Bayle.

    comme on l’a marqué dans le Moréri à l’article Bavière, pag. 136 (où les imprimeurs ont mal mis Albert V, au lieu d’Albert IV), et au mot Autriche, pag. 878. Nouv. Observ.

  1. M. Bayle a cru qu’on avait mis ici Louis III au lieu de Frédéric III. En effet, la liaison des idées et du raisonnement demandait que notre auteur finit en prouvant qu’Albert IV ne pouvait pas avoir été gendre de Frédéric III : mais ce n’est pas de lui qu’il faut attendre cette exactitude. Après avoir posé comme un fait certain que Cunégonde était fille de l’empereur Louis de Bavière, il en conclut qu’Albert IV ne peut pas l’avoir épousée, puisque Louis de Bavière était quatrième aïeul d’Albert IV, et qu’ainsi il n’était pas même son contemporain. Nouv. Observ.
  2. Rittershusius et Heiss donnent à Frédéric le Pacifique le titre de Frédéric III. D’autres écrivains l’appellent, avec notre auteur, Frédéric IV. On a assez bien éclairci cela dans le Moréri. À l’article de Frédéric dit le Beau, pag. 192, cet empereur est nommé Frédéric III, et on ajoute que quelques auteurs ne le mettent pas au nombre des empereurs : et à l’article de Frédéric dit le Pacifique, pag. ibid., on met Frédéric IV empereur, ou III selon d’autres, On l’appelle aussi Frédéric IV, au mot Autriche, pag. 878. Il en est de même de l’empereur Louis, dont on vient de parler. Notre auteur dit Louis de Bavière, III du nom : le Moréri, au mot Bavière, pag. 135, l’appelle IV du nom ; et à l’article Louis, pag. 219, IV ou V du nom, et Heiss dit V du nom. Nouv. Observ.
  3. Dans la dernière édition, au mot Bavière, pag. 136, il y a Frédéric III. Nouv. Observ.

BEAUPOIL. Louis de Beaupoil de Saint-Aulaire est mal nommé le marquis Danmarie ; on devait dire [a] Lanmarie. C’est une faute qui est particulière à cette édition, et c’est en parlant de feu M. Perrault, que l’éditeur y est [b] tombée [1].

  1. Le Mercure Galant, d’avril 1702, dit Lamarie, et parle du marquis de Lamarie, capitaine-lieutenant d’une compagnie de la gendarmerie, marié à la fille du président Perrault, dame de plus de deux cent mille écus de bien. Mais les noms propres étant d’ordinaire mal marqués dans le Mercure Galant, il ne serait pas juste de préférer Lamarie à Lanmarie. Rem. de M. Bayle.
  2. Il fallait dire tombé : conférez la remarque (a) sur l’art. Actor. Nouv. Observ.
  1. Dans l’édition de 1707 et suivantes, à l’article Beaupoil, il y a toujours Lanmary. On écrit aussi Sainte-Aulaire, et non pas Saint-Aulaire, comme fait notre auteur, qui s’est aussi trompé en disant Perrault, au lieu de Pérault. Je n’ai pas pu trouver l’endroit où il prétend qu’est cette faute. Nouv. Observ.