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PHILIPPE. PHRÆA. PHILOSTRATE.

les preuves d’Ausone [a], mises dans toute leur force par le savant M. de Mézyriac, doivent prévaloir dans cette occasion ; et c’était à l’éditeur à prendre un parti sur cette question, comme il l’a pris sur plusieurs autres peut-être beaucoup moins intéressantes [1].

  1. Pour bien juger de la solidité de ces paroles, il ne faut qu’examiner les deux notes précédentes. Rem. de M. Bayle.
  1. Toute l’érudition qu’étale ici notre auteur ne lui a pas coûté beaucoup : il l’a prise de M. Bayle : mais les raisonnemens qu’il fait lui appartiennent en propre. Dans la dernière édition du Moréri, après ces mots, D’anciens auteurs ont parlé très-désavantageusement de la conduite de Pénélope, et ont écrit qu’Homère ne l’avait tant louée, que parce qu’il en avait été amoureux, on ajoute, voyez là-dessus le Dictionnaire de Bayle. Nouv. Observ.

PHILIPPE D’AQUIN. Ce n’était pas une circonstance à oublier dans la nouvelle édition, que Philippe d’Aquin, qui professa la langue hébraïque à Paris, sous le [a] feu roi Louis XIII, et dont il est fort parlé dans le procès du feu [b] maréchal d’Ancre, avait été juif. La nature même de ce procès engageait naturellement l’éditeur à examiner ce fait d’une manière particulière ; d’ailleurs la religion des auteurs doit toujours être l’objet principal des historiens [1].

  1. Voyez la remarque suivante à la fin. Rem. de M. Bayle.
  2. Il était inutile de mettre ici le mot feu, car il y a trop long-temps que ce maréchal est mort. Outre que sa mémoire a été toujours en malédiction. Bien des gens croient qu’il ne faudrait se servir de feu et de feue que lorsque ceux à qui l’on adresse la parole ignorent si les personnes dont il s’agit vivent ou non. Ils soutiennent qu’une femme qui parle à des gens qui savent très-bien qu’elle est veuve, doit dire simplement mon mari et non pas feu mon mari. Ils n’approuveraient donc pas que notre auteur ait écrit en 1706, le feu roi Louis XIII. Rem. de M. Bayle.
  1. Dans l’édition de 1725, l’article Aquin (Philippe), est tiré du Dictionnaire de M. Bayle, que l’on cite ; mais on n’a pas pris tout ce qu’il y avait d’essentiel dans M. Bayle. Il fallait remarquer : 1°. que d’Aquin avait été juif ; 2°. qu’on trouve quelques particularités curieuses sur son sujet dans le procès du maréchal d’Ancre ; 3°. que Flavigny l’accusa d’avoir corrompu le texte hébreu de la Bible de M. le Jay. 4°. On dit qu’il enseignait l’hébreu à Paris, sous le règne du roi Louis XIII, dans le XVIIe. siècle. Après avoir nommé Louis XIII il n’était pas nécessaire d’ajouter, dans le XVIIe. siècle. Nouv. Observ.

PHRÆA. Dans l’article de l’Anglais Jean Phræa (non pas. Phreas), l’éditeur a oublié de parler du chef-d’œuvre de cet auteur, qui de ne fut que son coup d’essai. Je parle de la traduction qu’il fit du discours de Synésius, l’auteur le plus difficile à entendre qu’il y ait parmi les Grecs et que tous les traducteurs avaient jusque-là respecté. Ce discours était un éloge de la chauveté ; Moréri et ses éditeurs, ne sont pas les seuls qui ont oublié de parler de cette traduction [1].

  1. Dans la dernière édition, au mot Phræa, on parle de la traduction du discours de Synésius, d’après le Dictionnaire de M. Bayle, d’où notre auteur a tiré ce qu’il dit ici. Nouv. Observ.

PHILOSTRATE. Moréri n’a pas consulté cet auteur lorsqu’il a mis la mort d’Apollone de Tyane sous l’année 97 ou 99 : cette faute aurait du être corrigée dans la nouvelle édition, puisqu’il est certain que ce philosophe mourut sous l’empire de Nerva, c’est-à-dire en 96, ou tout au plus au commencement de l’année suivante [1]. Il a paru

  1. L’édition de 1725, à l’article d’Apollonius de Thyane, marque que les uns mettent sa mort en 97, et les autres en 99. Nouv. Observ.